Page:Mémoires de la comtesse de Boigne Tome III 1922.djvu/268

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vi
M. THIERS
Madame,

Je vous demande pardon de ne pas avoir répondu plutôt à votre aimable lettre ; quand vous recevez ma réponse, vos vœux seront ou déçus ou accomplis.

Vous savez que j’ai toujours le plus grand penchant à faire ce qui vous est agréable, et à me conserver votre amitié ; permettez-moi de ne pas vous en dire davantage aujourd’hui, et de faire ce que je n’ai jamais fait, c’est à dire le mystérieux.

En attendant que j’aie le plaisir de vous voir, agréez, madame, l’hommage de mon respect et de mon attachement.

A. Thiers
Jeudi 14,
Madame,

Je suis tout disposé à prendre votre femme de chambre, mais à une condition c’est que vous ne l’avertirez que lorsque je vous donnerai le signal ; alors je vous prie de l’envoyer prendre, de me la faire arriver sur le champ, sans aucune explication préalable. Quant à moi, je la mettrai en voiture et la ferai partir sans qu’elle ait pu voir toute la nation Carliste et prendre leurs ordres, leurs instructions, et surtout leur télégraphie. Je vous demande pardon de ces précautions, mais, depuis que ma fatale destinée a fait de moi un chef