CHAPITRE ix
Monsieur de Talleyrand s’est quelquefois vanté de s’être retiré pour ne pas signer le cruel traité imposé à la France. Le fait est qu’il a succombé sous les malveillances accumulées que j’ai déjà signalées.
Monsieur de Richelieu était porté aux affaires par l’empereur Alexandre, et, quelque dures qu’aient été les conditions qu’on nous a fait subir, elles l’auraient été beaucoup plus avec tout autre ministre. Aussitôt la nomination de monsieur de Richelieu, l’autocrate s’était déclaré hautement le champion de la France. Aussi, lorsque à son départ il distribua des présents aux divers diplomates, il envoya à monsieur de Richelieu une vieille carte de France, servant à la conférence et sur laquelle étaient tracées les nombreuses prétentions territoriales élevées par les Alliés et que leurs représentants comptaient bien exiger. Il y joignit un billet de sa main portant que la confiance inspirée par monsieur de Richelieu avait seule évité ces énormes sacrifices à sa patrie. Ce