« Ma décision n’est pas absolument arrêtée, me répondit-il, mais voyez-vous, ma chère amie, en fin de compte on sera toujours trop heureux de nous avoir quand nous voudrons et, en se rattachant isolément, on fera plus d’effet et mieux ses conditions. »
Mon pauvre ami se croyait encore au temps de la Fronde où l’on traitait avec les grands seigneurs et [où] un Montmorency faisait ses conditions.
Les souvenirs de l’Empire pouvaient, dans une certaine mesure, entretenir ces illusions, mais, ici, il était dans l’erreur de tous points. Aussi ne rapporté-je cette circonstance que pour montrer quelle était, à cette époque, la mesure des répugnances aristocratiques contre la révolution de Juillet.
À bien dire, le parti, d’abord appelé carliste et plus tard légitimiste, n’existait pas encore. Des bouches qui grimacent aujourd’hui en disant : « Monsieur Philippe » ou « Madame Amélie », s’ouvraient très naturellement pour les qualifier « du Roi » et « de la Reine ».
En un mot, on avait peur. Cette situation dura jusqu’après le procès des ministres de Charles X.
Quand il fut bien constaté que le gouvernement réunissait à la force la volonté de protéger ses ennemis, alors seulement on songea à lui faire subir des impertinences.
La première fut une manifestation dans l’église Saint-Germain-l’Auxerrois, le 13 février 1831, mais on la choisit d’une nature trop ostensible, aux yeux du peuple. Elle souleva sa colère et il en tira une vengeance, à jamais déplorable, qui suspendit pour quelque temps les entreprises et retarda l’organisation du parti.
Dans des proportions différentes, tout le monde blâma l’imprudence commise à Saint-Germain-l’Auxerrois et réprouva avec indignation le vandalisme exercé sur cette