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Page:Mémoires de la comtesse de Boigne Tome IV 1922.djvu/58

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UNE SEMAINE DE JUILLET 1830

travail. Il témoigna de grands égards à son professeur, le consultant sur les ordres qu’il donnait. Le héros du pavé les écoutait avec attention, puis s’adressant à l’élève :

« Mon petit général, ce monsieur est donc des nôtres ?

— Certainement, mon ami.

— Monsieur, voulez-vous avoir la bonté de nous donner ce que vous nous offriez ; nous boirons à votre santé de bon cœur, car nous avons fièrement soif. »

Une personne de la société, monsieur de Bastard, vit un ouvrier, en faction à l’une des grilles des Tuileries, prêt à s’évanouir ; il lui dit qu’on avait oublié de le relever, il était là depuis vingt heures et se sentait exténué.

« Il faut aller vous restaurer !

— Mais qui gardera mon poste ?

— Moi.

— Vous, monsieur, ah ! vous êtes bien bon ; tenez ! voilà mon fusil.

— C’est bon, voilà cent sous pour payer votre dîner.

— C’est trop, monsieur. »

Au bout d’un quart d’heure, l’ouvrier vint reprendre son poste, rapportant trois livres dix sous, son dîner n’ayant coûté que trente sous.

On ne tarirait pas si on voulait rapporter tous les traits de ce genre. Dans plusieurs quartiers de la ville, on était entré dans les maisons pour tirer par les fenêtres ; on avait trouvé des couverts mis, des effets précieux non serrés ; nulle part, au milieu de tout ce désordre, il ne s’était commis le plus petit vol. Cependant, il y a eu une espèce de pillage dans les appartements du second aux Tuileries. Il n’est pas impossible qu’il ait eu lieu, après coup, par les subalternes du château. Ils en ont été soupçonnés par les personnes qui habitaient ces appartements.

Dans le premier moment, le scrupule allait si loin que