CHAPITRE v
Bientôt après mon retour à Londres, monsieur de Boigne m’emmena en Écosse. Il aimait à m’éloigner de ma famille. Nous nous arrêtâmes en Westmoreland, chez sir John Legard. Il fut aussi affectueux qu’aimable pour moi. J’eus grande joie de le revoir.
En Écosse, je fus accueillie comme l’enfant de la maison chez le duc d’Hamilton. Je passai du temps chez lui, et j’assistai avec ses filles aux courses d’Édimbourg et à toutes les fêtes auxquelles elles donnèrent lieu. On s’avisa de trouver que je ressemblais à un portrait de la reine Marie-Stuart, conservé au palais d’Holyrood. Les gazettes le dirent, et cette ressemblance, vraie ou fausse, me valut un succès tellement populaire qu’à la course et dans les lieux publics j’étais suivie par une foule qui, je l’avoue, ne m’était pas trop importune. Parmi les remarques que j’entendais faire, il perçait toujours un amour très vif pour our porr queen Mary.
Nous allâmes de château en château, très fêtés partout. Les Écossais sont hospitaliers. D’ailleurs j’avais été à la