QUATRIÈME PARTIE
RESTAURATION DE 1814
CHAPITRE i
Il serait assurément fort peu intéressant pour un autre de connaître mes opinions personnelles en 1814. Mais c’est une recherche qui m’amuse de me rendre ainsi compte de moi-même aux différentes époques de ma vie et d’observer les variations qui les ont marquées.
J’avais perdu en grande partie mon anglomanie ; j’étais redevenue française, si ce n’est politiquement, du moins socialement ; et, comme je l’ai dit déjà, le cri des sentinelles ennemies m’avait plus affectée que le bruit de leur canon. J’avais éprouvé un mouvement très patriotique, mais fugitif. J’étais de position, de tradition, de souvenir, d’entourage et de conviction royaliste et légitimiste. Mais j’étais bien plus antibonapartiste que je n’étais bourbonienne ; je détestais la tyrannie de l’Empereur que je voyais s’exercer.