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Page:Mémoires de la comtesse de Boigne Tome I 1921.djvu/422

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APPENDICE iii

qu’elle doit être facile à remplacer ; une femme de chambre qui ne sait ni coiffer ni habiller n’est pas un sujet bien rare. — Je serai bien obligée à papa de s’occuper de mon dada ; nous serons à Londres mardi et je serais fâchée d’être obligée d’interrompre longuement mes courses à cheval qui, je crois, me font grand bien. Je suis obligée par un gros rhume de cerveau de renoncer aux bains pour quelques jours ; je n’en prendrai plus, je crois, d’ici à mon départ, au moins je n’imagine pas que le sort me le permette. Quant à la noirceur de mon visage, attendez-vous à tout ce qu’il y a de pis ; mais je vous assure que je n’ai ni boutons, ni taches de rousseur et mon col, loin d’être halé, ce me semble, est blanchi. — La seconde expédition se prépare ; il y a eu un beau charivari hier dans le port ; tous les vaisseaux ont run foul of one another et la plupart se sont endommagés, ce qui pourtant ne retarde pas l’embarquement. — J’ai renoncé à mon pari : lundi soir, je savais toute l’épisode d’Aristée qui contient 286 vers et monsieur de Boigne a voulu racheter son pari pour la moitié de la somme annoncée ; j’y ai consenti, attendu que cette manière de tâche me fatiguait extrêmement. — Quand revenez-vous à Londres ? Votre maison est-elle arrangée ? — Informez-vous, chère maman, si Damiani accompagne passablement ; s’est-il décidé à quitter Londres ? je ne doute pas que, s’il donne des leçons, il soit bien aise de m’avoir pour écolière ; aucun de ces messieurs n’aime les commençantes. — J’ai demandé mes chevaux pour aller à Margate rendre à madame Morgan une visite qu’elle m’a faite il y a peu de jours. Mademoiselle Plowden est chez elle, et je suis bien aise de lui témoigner ma reconnaissance pour tous les soins dont sa famille m’a comblée. — Je sais bien qu’il serait poli d’écrire aux nouvelles ladys, mais, dans l’ignorance où je suis de toutes les attending circumstances, cela m’est impossible. — Il me semble que, dans ce pays-ci, l’usage n’est pas de donner des certificats ; on attend qu’on vous demande le caractère d’un valet. Quand William aura trouvé une place, qu’il me fasse écrire, je répondrai ; un certificat ne lui servirait à rien. — Rendez à la jolie Caliste trois bezottes pour