Aller au contenu

Page:Mémoires de la comtesse de Boigne Tome V 1923.djvu/299

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
296
MÉMOIRES DE MADAME DE BOIGNE

sortie qu’une fois en voiture fermée pour faire ma visite à la duchesse ; il est vrai qu’il n’a pas décessé de pleuvoir, ce qui ne contribue pas à rendre Bognor un séjour agréable. — Je voudrais bien que papa me remplisse le jeabot sur la paix et sur la guerre ; mes propres opinions sont à vau l’eau ; je n’y comprends plus rien : est-il vrai que la reine soit médiatrice entre les deux empereurs, est-il… ? Mais voilà un rayon de soleil ; je le saisis pour aller faire mes arrangements pour ce soir avec les North. — Adieu : je vous embrasse à la suite d’un sot griffonnage ; pour ne pas perdre de temps, je ne relis pas ma lettre, car, ce soleil, il ne faut pas le perdre, ou, comme dit Benelli, scapera.



Bognor, mardi 9 septembre.

Vous voulez donc savoir all how and about it. Eh bien, chère maman, je vais vous satisfaire. 1o my dress : j’étais coiffée en cheveux, avec deux nœuds de ruban blanc, dont l’un était séparé par ma boucle d’antique, c’était fort joli ; ma robe de mousseline blanche était attachée par devant et sur les épaules avec des roses blanches ; mon collier d’antique, et voilà toute ma parure. À neuf heures, j’ai été prendre mesdemoiselles North et nous avons été dans une grande salle éclairée par une douzaine de chandelles et où nous avons trouvé sept ou huit personnes ; lady Elisabeth Foster, son fils, mademoiselle de Saint-Jules étaient là. Nous nous sommes réunis, et j’ai réclamé la petite Caroline comme une de mes old play fellows, ce qui m’a assuré la bienveillance de lady Elisabeth, à ce que j’ai vu dix fois dans le courant de la soirée. Petit à petit, on est parvenu à former sept ou huit couples et la