Page:Mémoires de la société archéologique d'Eure-et-Loir - 1860 - tome 2.djvu/119

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 91 —

s’élèvent deux piédestaux ornés de sculptures arabesques sur lesquels deux pilastres à tables renfoncées se dessinent en saillie ; au milieu et aux extrémités, des moulures en forme de lozanges encadrent une petite rosace, comme on en voit beaucoup dans les monuments de cette époque. La base et le chapiteau rappelant l’ordre corinthien sont du même temps. Ces deux pilastres supportent un entablement dont la frise est ornée de divers dessins arabesques en partie mutilés, et aux extrémités de laquelle deux petits mascarons, surmontant les deux pilastres, soutiennent la corniche qui forme la base d’un fronton triangulaire. Sur cette corniche règne une grecque qui se reproduit sur les deux rampants intérieurs du fronton, lesquels sont ornés d’oves à leur partie supérieure. Le tympan est lisse. L’embrasure de la fenêtre est rectangulaire à encadrement dentelé, dont le bas est également coupé par le prolongement du châssis vitré qui descend jusqu’à l’appui. Dans cette moulure dentelée, on remarque aux deux-tiers de la hauteur de chaque côté, un vide dans la pierre ; ce vide, rempli avec du plâtre dans lequel on a raccordé la moulure, indique que cette fenêtre était, comme les deux du portail extérieur, coupée par deux meneaux croisés à angle droit qu’on a malheureusement fait disparaître pour y placer les deux châssis vitrés qui y sont aujourd’hui. Le même vide se trouve au milieu du linteau de cette fenêtre, où devait aboutir le meneau vertical, mais ce vide n’est pas aussi visible. Le vitrage, bien qu’à petites vitres suivant le style de l’époque, est d’une plus grande dimension que celui des précédentes fenêtres. Au-dessus du fronton et dans la ligne des pilastres existent deux saillies en pierre brute qui devaient probablement supporter une ornementation en forme d’acrotères ou de balustrade.


porte de la grande cuisine.


À droite et attenant presque au pilastre de droite de la fenêtre ci-dessus, figure une porte (Pl. III, H) datant de la même époque et qui brille par la délicatesse de ses ornements. Sur deux socles lisses s’élèvent en retraite deux pilastres à tables renfoncées, ornés du haut en bas de dessins arabesques malheureusement en partie mutilés. Ils sont surmontés de deux chapiteaux de fantaisie, aux encoignures desquels deux oiseaux sculptés et semblant vou-