Aller au contenu

Page:Mémoires de la société de l'histoire de Paris et de l'Ile-de-France, 26.djvu/106

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

7 août. — J’ai entendu discuter sur des questions de mathématique par Bressius et Amiot, pour le prix de 5OO pièces d’or fondé par testament, par Ramus, au collège de Cambrai. Ces esprits apportent plus d’ardeur à la querelle qu’ils ne font preuve de modération et de science dans la discussion.

10 août. — Jour de la Saint-Laurent ; une petite foire se tient en dehors de la porte Saint-Manin*. On voit dans la chapelle Saint-Laurent je ne sais quelle relique de saint Laurent et de la vierge Apollonie.

12 août. — Je suis allé, avec Carrion, voir le château de Meudon, situé à la deuxième borne hors Paris. Construit, sous sa forme actuelle, par le cardinal Charles de Lorraine, et présentement propriété des Guise, ce château, où l’on a imité les constructions de l'antiquité, n’est pas encore terminé^. Les jardins sont fort beaux, on y a mis des plantes et des fleurs de toutes sortes et des pourpiers y figurent les armes de Lorraine par leur groupement et l'assemblage de leurs couleurs. Une grotte charmante et d’un beau travail fait penser à celle de Properce :

Hic erat affixis viridis spelunca lapillis
Pendebantque cavis tympana pumicibus^.

Elle représente tout ce qu’on peut concevoir de plus ingénieux

1. Sur la foire Saint-Laurent, voir A. Heulard, la Foire Saint-Laurent, son histoire et ses spectacles (Paris, 1878, in-8’).

2. Le premier château de Meudon fut construit vers 1539-1540 par Antoine Sanguin, évéque d’Orléans, puis archevêque de Toulouse et grand aumônier de France, plus connu sous le nom de cardinal de Meudon. Il le légua à sa nièce, la duchesse d*Étampes, de qui le cardinal Charles de Lorraine l’acquit en i352 ; celui-ci y éleva des constructions célèbres ; à sa mort, survenue en i574y il légua au duc de Guise le domaine de Meudon ; celui-ci sortit de la famille de Lorraine en 1664 et passa entre les mains des Servien, puis de Louvois, dont la veuve céda Meudon, en 1694, au Grand Dauphin. Depuis cette époque, Meudon resta maison royale ou propriété nationale. Le vieux château fut détruit en 1803 et le château neuf fut incendié par les Allemands pendant le dernier siège ; un observatoire occupe l’emplacement des anciennes constructions. (Vicomte de Grouchy, Meudon^ Bellevue et Chaville^ dans les Mém, de la Soc, de VHist. de Paris, t. XX (1893), p. 5 i-ao6 ; cf. un album de reproductions d’anciennes estampes publié par le même auteur sous le titre : les Châteaux de Meudon et le château de Bellevue. Album de quarante-cinq photographies recueillies, publiées et précédées d'une notice historique… Se vend au profit des orphelins de Meudon. x863, in-fol. oblong.)

3. Eleg., IV, 2. (Ed. L. MûUer, p. 65.)