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Page:Mémoires de la société de l'histoire de Paris et de l'Ile-de-France, 26.djvu/16

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PROJET DE L’ABBÉ TEISSERENC : LE PLAN DE PARIS EN CARTE DE FRANCE.


Cependant, M. Hérault, le lieutenant de police, en posant ses écriteaux, avait dû changer quelques noms, soit pour des motifs de décence, soit pour simplifier les dénominations multiples ou régulariser des dénominations douteuses. Le mouvement était donné, l’idée d’adaptation au plan de Paris des noms géographiques et historiques ne devait pas tarder à germer.

Des 1754, l’abbé Teisserenc publiait un volume dans lequel il proposait de décalquer la carte de France sur un plan de Paris de même format et de donner les noms des villes aux rues sur lesquelles elles tomberaient. En même temps, il consacrait les enseignes par séries et par corps d’état à la glorification des princes, des grands hommes, des victoires et événements historiques, des arts et des sciences, etc. En un mot, tout notre système de nomenclature moderne.

Ce projet, dont l’auteur demandait sans hésiter la réalisation immédiate, demeura à l’état de lettre morte dans son livre intitulé : Géographie parisienne en forme de dictionnaire contenant l’explication de Paris mis en carte géographique du royaume de France[1].


PREMIÈRE INVASION EN CORPS DE L’ÉCHEVINAGE.


En 1765, on érigea, sur l’emplacement de l’ancien hôtel de Soissons, la Halle au blé et tout le pâté de maisons qui l’environne. La rue circulaire qui contourne l’édifice reçut le nom de rue de Viarmes en l’honneur de M. Camus de Pontcarré, seigneur de Viarmes, prévôt des marchands, et les rues rayonnantes, les noms de MM. de Sartine, lieutenant de police, Babille, Devarenne, Mercier, échevins, Vannes, procureur du roi et de la ville, et Oblin, propriétaire, entrepreneur des constructions. La fournée, comme on voit, est complète, et le privilège ne tardera pas à être admis en principe. Après M. de Viarmes, M. Bignon, prévôt des

  1. Paris, veuve Robinot ; Villette ; veuve Amaury, 1754, in-12. Il existe deux éditions qui ne diffèrent que fort peu quant au texte. Le plan manque presque toujours ; il est rarissime. Voyez Bulletin, tome XIII (1886), p. 35.