DE PARIS de chaque roue le « cornichon, > espèce de rouleau qui contenait le numéro gagnante Les cérémonies et les formalités des élections municipales avaient aussi lieu dans la grande Salle, oti les « mandés » choisis dans chaque quartier procédaient, le i6août, jour de Saint- Roch, avec les conseillers et les quartiniers, à la nomination du prévôt des marchands et des échevins. Les places de chacun étaient réglées par le cérémonial et, après le dépôt des billets éleaoraux dans un chapeau tenu par un scrutateur, les officiers municipaux se rendaient dans la chambre de Taudience, oti le résultat du scrutin était proclamé ’. Pendant ce temps, on dressait dans la grande salle une table de quatre-vingt-seize couverts, à laquelle venaient s’asseoir les officiers municipaux et les électeurs. Suivant Pun d^eux, le menu n’avait rien d’extraordinaire ; c on y buvait très modérément et très décemment ; » mais le festin, qui coûtait plus de trente livres par tête’, était servi avec beaucoup d’apparat et la table était couverte de corbeilles de confitures sèches, valant au moins dix francs chacune, que les convives emportaient à la fin du repas *. On décorait avec plus de liixe la grande Salle lors des fêtes qui avaient lieu périodiquement, comme le jour de la fête de la SaintJean, et dans des circonstances exceptionnelles, telles que les visites du roi et des princes et la célébration d’événements mémorables, comme la proclamation des traités de paix. Â la Saint-Jean, la salle était garnie de grands gradins, et les balcons des croisées étaient recouvens d’étoffes précieuses, de satin cramoisi, dans les rares occasions oîi le roi venait y prendre place. En septembre 1729, pour la visite de Louis XV, les murs furent tendus de « très belles tapisseries » et décorés de tableaux transparents oîi X. Disposition delà grande salle pour le tirage de la loterie…, 1766, avec élévation du fond de la salle, lavis par Moreau (Bibl. nat., Estampes, coll. Destailleur, t. IV, p. 98.) — Voir, pour un tirage antérieur sous Louis XIV, une gravure du musée Carnavalet citée plus haut. La grande roue était très, lourde, car on verra dans l’Inventaire i un cofih-e à mettre la moufle et la vingtaine pour descendre la roue de la loterie. » 2. Cérémonial de 1754. Leroux de Lincy, I, x6o à t63. 3. Le déjeuner et le dîner du jour de l’élection coûtent 3, 460 1. en 1739, 3, 261 en 1740, sans compter les vins de liqueurs et ratafias, s’élevant, pour tous les repas de la ville, à 3, 769 1. 18 s. pour les deux ans. (Comptes de 1739-1741, ch. 47.) 4« Avocat Barbier, Journal, août 1750.ET
