Page:Mémoires de la société de l'histoire de Paris et de l'Ile-de-France, 26.djvu/72

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cations de la Société historique d’Utrecht (cf. De Gids^ déc. 1898), a bien voulu communiquer à la Société de THûtoire de Paris la partie de ce journal relative au séjour en France de son compatriote. Le texte, écrit en latin, ne présentant au point de vue de la forme aucun intérêt particulier, a été traduit en français, et je me suis borné, dans l’annotation, à identifier les monuments ou les ÊEiits dont parle Tau** teur et à contrôler son récit. Arrivé à Paris dans les premiers jours de juillet i585, Van Buchel logea d’abord place de la Bièvre ; au mois d’octobre, il alla loger rue du Paon. Van Buchel ne se trouva pas isolé durant son séjour, il habitait avec les frères Clément et Jean Verspulius, venus de Douai avec lui ; son compagnon de promenades le plus ordinaire fut Philippe Vingius, grand amateur d’antiquités, avec qui il visita notamment les thermes de Julien, Saint-Cloud, Saint-Marcel. Deux Allemands qu’il avait connus à Douai vinrent le retrouver à Paris ; ils se nommaient Augustin Lancerius et Jacques Kruchius. Il parle encore de son cousin Edmond Van Buchel, de Just Ruysch, Henri Mingard, Pierre Venius, Just Langerak, amis anciens ou nouveaux qu’il avait retrouvés ou connus au cours de son séjour à Paris ; grâce à Thierry Schouten, il put visiter quelques-uns des hommes de lettres les plus connus du temps, notamment Dorât ; mais l’ami qui paraît lui avoir servi surtout de guide, et dont il parle avec respect, c’est Louis Carrion, de Bruges, qu’il avait connu à Amiens ; c’est lui notamment qui lui fit connaître La Croix du Maine.

Étranger en France, jeune, protestant de tendance (il ne quitta la religion catholique que vers 1 590-1 591), Van Buchel reflète dans ses impressions de séjour ce triple caractère. Comme étranger, il est défiant, voit facilement des voleurs partout ; i la Varenne, avant d’arri- ver à Paris, il trouve à son hôtelier une figure de brigand ; en allant à Fontainebleau, la conversation des bateliers lui paraît suspecte, et il n’est rassuré que lorsqu’il les a laissés partir en avant. Comme étranger aussi, Van Buchel, dont la vue de Paris force l’admiration, ne s’émerveille pas trop bruyamment de ce qu’il voit et ne manque pas l’occasion de critiquer l’encombrement des rues, la saleté du pavé, la mauvaise odeur de l’égout de la place Maubert, la malpropreté du collège Montaigu ou de railler la couardise des habitants de Saint- Cloud, qui prirent un ver luisant pour une troupe ennemie. Par contre, tout ce qui lui rappelle son pays attire son attention ; il remarque que les armes des dififérentes régions des Pays-Bas figurent dans les verrières de l’église des Cordeliers et relève avec soin les épi* taphes de ses compatriotes qu’il a l’occasion de rencontrer. Encore jeun^ homme. Van Buchel est assez vif de caraaère ; avant même d’être arrivé à Paris, il trouva le moyen de se colleter avec un con* ducteur de diligence peu soucieux des besoins naturels que ses


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