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Page:Mémoires de la société de l'histoire de Paris et de l'Ile-de-France, 26.djvu/79

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ARNOLD VAN BUCHEL. 69

Écouen, où se trouve le château merveilleux et grandiose d’Anne de Montmorency ^ On y voit des peintures et des statues ; les histoires et annales de France contiennent de nombreux renseigne- ments sur la vie et les actions de ce personnage. Très en faveur auprès du roi Henri II, il a été connétable de France, dignité analogue à celle du magister equitum chez les Romains^ c^est le titre qui lui est donné sur son tombeau, qui se trouve dans Téglise des Célestins à Paris. Avant de parler de -1* Ile-de-France, je rap- pelle ce que Arnold Le Ferron dit au sujet de la Picardie : « Ce pays si fécond, qui tient à la fois de la Champsigae et de la Bel- gique, s’appelle couramment Picardie, il a ceci de caractéristique qu’étant fertile il fait le bonheur de tout le monde. » Cest là que nous fîmes l’expérience de la perfidie et de la mauvaise foi de notre conducteur. Voyant qu’il menait des Belges et des Fla- mands, c’est ainsi qu’on désigne les gens de la basse Allemagne,

I. Écouen, Seine^t-Oise, arr. de Pon toise. — Le château d’Écouen a été construit par Charles Billart, de i53i à ibbo, et achevé, pendant la seconde disgrâce du connétable, par Jean Bullant, de i53o à i553 (Palustre, Renais- sance en France^ t. II, p. 48-62, avec pi.) ; ce fut la première œuvre impor- tante de ce grand architecte. Le château a été décrit par Du Cerceau. {Les plus excellens bastiments de France, ) — Sur le goût d’Anne de Montmo- rency pour les arts et sur ses collections, voir Ferdinand de Lasteyrie, Un grand seigneur du XVI* siècle. Le connétable de Montmorency. (Paris, 1879, gr. in-8*. £xtr. de la Ga : ^ette des beaux^aris.) — Les collections ont été dispersées pendant la Révolution ; une partie, les vitraux célèbres, est revenue par droit de restitution au prince de Condé, leur proprié- taire, après la fermeture du musée des Petits-Âugustins ; ils sont aujour- d’hui au musée Condé, à Chantilly. Parmi les peintures, il y avait trois tableaux célèbres, aujourd’hui au Louvre : la copie de la Cène de Léo- oard de Vinci, par Marco d’Oggione ; le Christ au tombeau, par Rosso ; la Nativité, attribuée à Jean de Gourmont. Quelques peintures murales sub- sistent encore dans le château, mais elles ont été recouvertes de boiseries lorsque le château fiit affecté à la succursale de la maison de la Légion- d’honneur de Saint-Denis ; ces peintures ont été décrites par M. Gallet. (Les Peintures du château d’ Écouen ; Commission des antiquités et des arts de Seine-et’Oise, t. II, 1882, p. io3-ii2.) — Le connétable de Montmo- rency n’avait pas moins de goût pour les œuvres de sculpture que pour les vitraux, les tableaux, les faïences, les armes, etc. Un grand nombre de mor- ceaux antiques lui furent envoyés d’Italie. M. Miller a retrouvé et publié une liste indiquant en quoi consistait l’un de ces envois. (Galette des beaux-arts, i** période, t. IX, p. 75-81.) — Parmi les sculpturea qu’il avait placées à Écouen étaient les Deux captifs de Michel -Ange, provenant du tombeau de Jules II et donnés par François 1% aujourd’hui au Louvre, après avoir passé au château de Richelieu.



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