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Page:Mémoires de la société de l'histoire de Paris et de l'Ile-de-France, 26.djvu/98

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DESCRIPTION DE PARIS

ture déjà ancienne qu’accompagnent des vers en français faits par le poète parisien Marcade, sur Tordre de Charles V^ ; de là le nom de danse marcade qui a subsisté ; les contes d’Eutrapel en font mention, et l’on voit des danses de femmes analogues sous le cloître Saint-Paul.

Non loin de là est le marché appelé Halles, fondé par Philippe- Auguste ; tout à côté habitent les raccommodeurs et marchands d’habits, autrement dit les c frippiers, » qui font les échanges de vêtements moyennant l’addition d’un supplément de prix. Ils font aussi en cachette le trafic d’objets suspects et dont la bonne foi marche mal, comme dit Pétrone. Un écrivain français assi- mile ces marchands aux Juifs’ qui furent expulsés de Paris, vers 1220, par Philippe-Auguste, pour des crimes divers ; leur quartier est bien un repaire d’usuriers et un foyer de fraudes, et ils sont bien les successeurs des Juifs.

i8 juillet. — La paix a été proclamée entre le roi Henri III, le cardinal Charles de Bourbon et les Guise de Lorraine en la pré- sence du roi, du cardinal et du duc. Le peuple en foule a acclamé le roi et un édit royal a été enregistré en Parlement, portant que ceux de la religion réformée devront ou rentrer dans le sein de l’église catholique et romaine ou quitter le royaume’. Le palais du Parle- ment est dans l’île, c’est une belle construction. Hotman dit que


1. L’origine du mot macabre a été très discutée, ou y a vu successivement un mot oriental, arabe, hébraïque ; c’est à Noël Du Fail, dans ses contes, qu’on doit l’explication : c Dance marcade, poète parisien que ce savant et belliqueux roy Charies le Quint y fit peindre, i {Les Balivemeries et les contes d’Eutrapelj éd. E. Courbet. Paris, 1894, t. I, p. 162.} — M. Gas- ton Paris, après avoir montré que, pour des raisons philologiques, il faut dire macabre, en accentuant la finale, pense que ce mot est le nom d’un individu, poète ou plutôt peintre, portant le nom de Macabre, dont parle Jean Lefèvre avant iSyô, en rappelant un de ses ouvrages, en ces termes : ff Je fis de Macabre la dance. » (RomaniOt t. XXIV, 1895, p. 129-132.) Sur les danses macabres en général, voir W. Seelmann, Die Totentàniçe des Mittelalters. Norden, 1893, in-8* (extrait du Niederdeutsches Jahrbuch)^ ouvrage à l’occasion duquel M. G. Paris a présenté les observations citées.

2. Noèl du Fail dans ses contes d’£utrapel à propos d’un étudiant d’An- gers, Gringalet, qui fait une farce à un apothicaire : « Ce maistre Aliboron (l’apothicaire) ne faillit incontinent, comme font les fripiers de Paris, qui sont à la plupart juifis, à tirasser Gringalet par la manche de son man- teau… » [Les Balivemeries et contes d’Eutrapely éd. E. Courbet, t. II, p. 45.)

3. A la suite du traité de Nemours, signé le 7 juillet x585, le roi pro- mulgua l’édit du 18 juillet, interdisant l’exercice de la religion réformée.


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