Page:Mémoires de la société géologique de France - 1re série - 1 - 1833-1834.djvu/131

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En divers points, notamment à Saint-Simon, entre Ham et La Fère, ils sont agglutinés en un grès très solide qui fournit beaucoup de pavés.

Des grès et des sables de ce même système constituent le petit plateau des bois de Bourlon à l’ouest de Cambray, et plusieurs tertres analogues aux environs d’Arras et de Douai. Les mêmes sables se présentent avec une certaine puissance aux environs du Cateau-Cambresis. Cette même formation de sables et de grès constitue la surface du sol dans presque tous les environs de Valenciennes et de Condé, notamment dans la forêt de Raismes. Dans les flancs de la colline qui forme la rive droite de la Scarpe, en face de Saint-Amand, j’ai observé un grès un peu chlorité avec fossiles cylindroïdes analogues à des tiges d’alcyons, et un grès un peu ferrugineux formant dans le sable des blocs irréguliers et des veines.

Le sol de la forêt de Condé est formé par le même sable dans lequel les veines ferrugineuses deviennent assez abondantes, et assez riches pour être exploitées comme minerai de fer.

Depuis Marlemont jusqu’au-delà de Maubeuge, en passant par la Rouiller, Landrecies, Berlaimont, le dépôt de sable tertiaire avec concrétions de grès recouvre l’affleurement de la craie le long du calcaire carbonifère.

C’est presque uniquement par ce dépôt si incohérent qu’est formé, ainsi que l’a remarqué depuis long-temps M. d’Omalius d’Halloy, le massif de la forêt de Mormal, qui fait rebrousser chemin à la Sambre, et à la grande et petite Helpe, à partir des environs de Landrecies, et oblige leurs eaux à aller se jeter dans la Meuse à Namur, au lieu de se diriger vers l’Escaut comme elles y semblaient naturellement destinées.

Les lambeaux de ce système s’étendent sur la surface des terrains carbonifère et de transition. M. d’Omalius d’Halloy, dans ses Mémoires géologiques, cite parmi ces lambeaux des sables à argiles plastiques et à lignite. D’après ses observations, ces dépôts sont caractérisés par la présence d’une argile plastique, ordinairement grisâtre, quelquefois rougeâtre et même blanchâtre, qui est ordinairement accompagnée de sables blancs, passant quelquefois au jaune et au rougeâtre, et qui renferme souvent du lignite, et fréquemment aussi du succin. Cette substance se rencontre particulièrement à Berlaimont, entre Landrecies et Maubeuge, où M. Clère, ingénieur en chef des mines, en a recueilli de nombreux échantillons, qui rappellent tout-à-fait le succin de Dangu et Noyers (Eure). Le gîte le plus important des argiles plastiques comprises dans ces lambeaux est celui d’Andenne, à l’est d’Avesnes. À Trelon et à Glageon, arrondissement d’Avesnes, on a ouvert dans un de ces lambeaux d’importantes carrières de pavés de grès.

C’est encore, à ce qu’il paraît, dans ces lambeaux tertiaires que se trouvent une partie, au moins, des minerais de fer dits d’alluvion qui s’exploitent en un grand nombre de points de la surface des Ardennes, et j’ajouterai même que je ne vois pas de raison pour ne pas ranger dans la même catégorie beaucoup