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Page:Mémoires de la société géologique de France - 1re série - 1 - 1833-1834.djvu/184

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environs de Sienne, lorsqu’il dit (Journal de physique, tom. 39, p. 310) : « Les ossemens sont à la base des collines d’argile dans le val d’Arno, et les environs de Sienne ; au-dessus viennent des bois bituminisés recouverts par des couches de coquillages marins, etc. » — M. Santi s’exprime de la même manière.

M. Nesti, professeur de zoologie au Musée d’histoire naturelle de Florence, dans ses intéressans Mémoires publiés en 1808, 1811, 1820, 1825, 1826, s’occupe plus particulièrement de descriptions zoologiques des ossemens fossiles trouvés dans le val d’Arno supérieur ; et pour ce qui regarde la géologie de cette contrée, il cite et admet les opinions de M. Targinni.

Enfin M. Brocchi regarde les collines du val d’Arno supérieur comme de même nature que celle du val d’Arno inférieur, du val d’Éra et du Siennois ; il n’est pas surpris qu’on ne trouve pas de coquilles marines dans le val d’Arno supérieur comme dans les autres localités, vu que tous les lieux dans la mer ne sont pas propres à la production des coquilles (conchyliologia subapennina, tome I, pag. 134 et 135). Il pense que le val d’Arno supérieur a été un golfe (tom. I, p. 126), et que les animaux mammifères y ont été charriés par les affluens qui s’y rendaient (tome I, pag. 204).

Ainsi, d’après les faits et les opinions émises sur le val d’Arno supérieur, on voit que, parmi ces naturalistes, les uns croient ce terrain meuble déposé par des eaux fluviatiles dans le fond d’un lac, et les autres le regardent comme d’origine marine, de même que les collines du Siennois, du Plaisantin et du Parmesan, etc.

Avant d’entrer dans les détails géognostiques relatifs à ce terrain, je vais donner un aperçu topographique de la vallée qui le contient.

On appelle, en Italie, val d’Arno supérieur la vallée que suit l’Arno depuis sa source au monte Falterona, sommet de l’Apennin, jusqu’à Florence. Cette vallée, qui peut avoir vingt lieues de longueur, offre trois directions différentes.

Partant de la chaîne centrale de l’Apennin, elle se dirige d’abord du N.-O. au S.-O. depuis Stia jusqu’à Ponte-Caliano. Après ce lieu, elle tourne vers le sud jusqu’à Ponte-Buriano. Là, trouvant l’extrémité de la chaîne de monte Grossi, elle se dévie à droite, reprend une direction parallèle à la première, laquelle est du S.-E. au N.-O. jusqu’à Florence.

Cette vallée présente plusieurs bassins étendus. (Voy. la carte, pl. XIII.) En partant de sa naissance, elle forme un vaste bassin presque circulaire de cinq lieues de diamètre appelé Casentino, circonscrit au fond par la chaîne centrale de l’Apennin ; à gauche, par le rameau de la Vernia, qui sépare le val d’Arno de celui du Tibre ; à droite, par un autre rameau sur lequel est la Chartreuse de Vallombrosa. Ce bassin se referme à Santa-Mamma. À partir de ce lieu, la vallée est très resserrée ; l’Arno coule entre des montagnes élevées jusqu’à Ponte-Caliano.

Le second bassin, fermé par la prolongation de la chaîne de la Vernia, et