Page:Mémoires de la société géologique de France - 1re série - 1 - 1833-1834.djvu/280

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des grès quarzeux rouges ou blancs formant toujours une petite épaisseur et se liant par alternance au calcaire qui lui est supérieur.

Enfin le grès secondaire récent des Carpathes occidentales est traversé sur le revers nord de cette chaîne par des filons de diorite. Ces masses se prolongent du nord-est au sud-ouest et ont l’air de remplacer les porphyres siénitiques qui se trouvent au sud des Carpathes, et dont je parlerai au long plus bas.

MM. Lill et Zeiszner ont encore reconnu près de Krocienko, en Gallicie, quelques petites buttes d’une roche feldspathique à cristaux d’amphibole, qui perce le grès carpatique et est accompagné de sources minérales et même de quelques minerais.

Le Marmarosch est occupé en grande partie par le grès carpatique dont les couches contournées et les fucoïdes sont, pour ainsi dire, les types caractéristiques. Entre cette province et la Bukowine s’élèvent des montagnes primaires peu connues, métallifères, et d’une hauteur assez considérable. Ce sont toujours les mêmes associations de roches schisteuses avec des masses granitiques et siénitiques, ainsi qu’une zone à bancs calcaires. (Voyez pour plus de détails le Journal de voyages de M. Lill.)

Comme le Tatra, ce groupe est flanqué des deux côtés par le grès carpatique dont le journal de M. Lill contient de nombreuses coupes fort instructives, soit pour la composition du dépôt, soit pour sa structure et les dérangemens qu’il a subis. M. Lill décrit pour la première fois les agglomérats et les calcaires à nummulites et à gryphées colombes du grès carpatique supérieur de la Bukowine. Cette relation géologique achève d’établir la plus grande ressemblance entre les Carpathes orientales et occidentales, et est intéressante en signalant l’extrémité septentrionale d’une formation, qui devient considérable dans la Transylvanie orientale.

La molasse borde tout le pied septentrional des Carpathes ; elle est formée des débris du grès de ces montagnes, et a participé aux mouvemens de bascule qu’elles ont éprouvé. Il n’est donc pas étonnant que la limite des deux formations ait été souvent mal déterminée ; d’ailleurs les alluvions et les vallées longitudinales viennent encore trop souvent ajouter aux difficultés qui se présentent au géologue classificateur.

Sous ce rapport et sous celui des relations de la molasse avec le grand terrain tertiaire salifère du pied des Carpathes en Gallicie, on lira avec intérêt les détails précis et officiels recueillis par M. Lill dans tous les lieux propres à éclaircir ces questions.

La Transylvanie est un grand bassin tertiaire, dont le fond ondulé peut avoir de 500 à 1,000 pieds de hauteur absolue, et qui n’est qu’une dépendance de celui de la Hongrie ; la communication entre les deux s’établit à l’extrémité nord-ouest de ce pays, au moyen de la vallée de la Szamos. D’un autre côté les bassins transylvain et hongrois n’étaient séparés que par de très petites langues de terre à l’ouest