Page:Mémoires de la société géologique de France - 1re série - 1 - 1833-1834.djvu/288

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dans la partie orientale, tandis que M. Partsch paraîtrait y annexer encore, probablement à cause des rapports minéralogiques, certaines masses de Vorospatak, d’Offen-Banya, de Nagyag, de Deva et de Dees. Suivant moi, la grande chaîne du Keliman et des monts Hargitta serait seule due à des éruptions ignées, sorties pendant les périodes tertiaires moyenne et récente.

On verra dans mes notes sur cette chaîne qu’elle est composée surtout d’agglomérat trachytique encroûtant d’énormes buttes, ou çà et là des coulées trachytiques. On y trouvera aussi indiquées des localités de porphyre trachytique, assez siliceux pour être exploité comme pierre meulière, et on n’y lira pas sans quelque intérêt tout ce que nous avons pu rassembler, M. Lill et moi, sur l’espèce de solfatare (Budoshegy), et les cratères qui se trouvent dans l’extrémité méridionale de la chaîne, partie totalement composée de très beaux trachytes.

L’ancienne activité de ces bouches volcaniques est encore attestée par des puissans dépôts d’agrégats ponceux très récens, qui couvrent toute la vallée du Marosch dans le pays du Szecklerland, et qui ne sont guère recouverts que par les alluvions actuelles des rivières. Des portions de végétaux et même des bois opalisés ou siliceux sont empâtés dans ces conglomérats, comme cela se voit surtout près de Toplitza sur le Marosch, et, d’après M. Partsch, dans le bailliage d’Udvarhely et le comitat de Zarand.

De plus, sur tout le pied de cette grande chaîne trachytique sourdent une multitude prodigieuse de sources acidules et ferrugineuses, qui offrent, à chaque pas, dans la vallée du Szecklerland, un breuvage salutaire au voyageur comme au malade. Enfin, en retrouvant ces mêmes eaux s’écoulant du pied même des roches traversées encore par les vapeurs hydro-sulfureuses chaudes, on achève de se convaincre de l’intime liaison qu’il y a entre les imprégnations acidules de ces eaux et les agens volcaniques.

Je puis ajouter que quelques sources acidules et ferrugineuses se retrouvent encore au pied des montagnes de porphyres métallifères, comme par exemple à Bourboda, non loin d’Illoba, près de Nagy-Banya, etc.

Il ne nous reste plus qu’à dire que la Transylvanie n’offre pas pour ainsi dire de basalte ; tout ce qu’on a cité comme tel, soit à Kapnik, soit dans le sud-ouest de ce pays, ne se trouve être que du porphyre noirâtre, amphibolique ou pyroxénique.

M. Partsch m’a communiqué qu’il n’a cru découvrir du basalte qu’à Reps et dans une butte sortant du milieu du micaschiste de Hayda-Hunyad, dans le sud-ouest de la Transylvanie ; tandis qu’il classe parmi les roches porphyriques foncées les roches noirâtres, basaltoïdes et prismées, qui forment, près de Butsum, la cime appelée Detunata, sommité plusieurs fois décrite comme du basalte véritable.

Il est curieux de remarquer qu’en général dans les pays sans granite le basalte