Page:Mémoires de la société géologique de France - 1re série - 1 - 1833-1834.djvu/334

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Il y a aussi des variétés de ces grès que le quarz rend porphyriques, tandis que d’autres ne sont qu’un grès très fin, avec peu de mica, et blanchi par les vapeurs acides.

« Les couches du mont Orla sont horizontales. Les pyrites aurifères et l’or y sont disséminés d’une manière fort irrégulière, car il y a certaines couches qu’on exploite entièrement pour les bocarder, tandis que d’autres, en apparence de même nature, ne paraissent pas assez riches pour l’exploitation. Dans la galerie que le gouvernement a fait exécuter dans cette montagne, on prétend cependant avoir traversé plus de cent (113) filons, ou plutôt fentes métallifères, sur une étendue de 3 à 400 toises. La direction de la plupart de ces derniers est du nord au sud, ou du nord-est au sud-ouest, néanmoins les plus considérables courent, dit-on, du nord-ouest au sud-est.

« La pyrite en partie cristallisée, est surtout abondante dans les masses inférieures bleuâtres de cette montagne.

« Un peu au nord du mont Orla, s’élève un rocher isolé qui a été considérablement excavé. Les mêmes roches arénacées ont un type plus cristallin, et se rapprochent de la nature des couches inférieures dont je viens de parler. Elles contiennent des parties porphyriques décomposées en pâte feldspathique blanche, des grains de quarz, et même des portions de couches de schiste. L’inclinaison des couches y paraît être au nord-nord-ouest.

« Dans les cellulosités des masses il y a des parties de matières charbonneuses, et même on trouve dans la roche des portions de troncs de végétaux, dans lesquels on peut compter les anneaux annuels de croissance. Ces bois à apparence de dicotylédone, comme au mont Czetalye, sont surtout empâtés dans une roche marno-arénacée, à grains fins, micacée et noirâtre ou grise. De petits cristaux de sélénites sont fréquens dans ce bois, et on y a vu même de l’or en lamelles.

« En allant de Vorespatak à Muska, près de l’Aranyos, on traverse des montagnes de grès carpathique plus ou moins méconnaissable, et derrière Muska, on trouve à Ruszinata un dépôt assez considérable de porphyre siénitique gris et brun violâtre, qui renferme du fer magnétique et beaucoup d’épidote granulaire. Par la décomposition, ce dernier minéral se dégage de la roche ; il est ensuite séparé du sable par le lavage d’un torrent, et forme l’épidote skorza, employée comme sable de bureau dans les environs. Près de l’endroit où l’on nettoie ce sable, il se forme un dépôt de fer limoneux à impressions de feuilles et de mousses. »

D’Abrudbanya à Offenbanya, on marche jusqu’à Buczum sur des couches de grès schisteux appelé grauwacke schisteuse dans le pays. Au mont Gyalu-la-Boje-Albae se trouvent les exploitations aurifères de Dos et de Floka dans un agrégat semblable à celui de Vorespatak. On y aperçoit les mêmes petits filons métallifères inclinant à l’ouest. En deçà de cette montagne, on retrouve le grès