DE LA
SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE
MÉMOIRE GÉOLOGIQUE SUR LA CRIMÉE,
PAR M. DE VERNEUIL.
SUIVI
D’OBSERVATIONS SUR LES FOSSILES DE CETTE PÉNINSULE,
PAR M. DESHAYES.
J’avais d’abord eu le projet d’extraire de mes notes une espèce d’itinéraire du voyage que j’ai fait, pendant l’été de 1836, en Turquie et dans l’E. de l’Europe ; mais plusieurs parties de ce voyage ont été exécutées si rapidement, que j’ai moins vu qu’entrevu les pays ainsi traversés. Or, émettre une opinion dans de pareilles circonstances, c’est exprimer la première impression qu’on éprouve, c’est répéter ce que l’on entend dire autour de soi, c’est ordinairement donner des suppositions comme des réalités, et introduire dans la science des faits erronés ou du moins hasardés, qui sont un des plus dangereux écueils de la géologie ; j’ai donc préféré me borner communiquer à la Société quelques courtes notices sur les contrées que j’ai visitées avec le plus de soin, et je commence aujourd’hui parla Crimée.
J’étais parti de Paris avec le projet vague de visiter l’E. de l’Europe, me réservant de déterminer plus tard vers quelles parties je dirigerais mes pas. Je descendais le Danube, et jetant souvent les yeux sur mes cartes, j’étudiais la configuration des contrées nouvelles vers lesquelles je m’avançais. Je voyais les steppes immenses