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Mémoire

sans le troubler, mais peu-à-peu, sur-tout à la fin de l’expérience, où il commençoit à ne plus être décomposé qu’en partie, y a formé un dépôt blanc-verdâtre ayant l’aspect de matière huileuse. En délutant les vases, j’ai trouvé au-dessus de cette matière huileuse, une liqueur plus jaune que verte, contenant une si grande quantité d’acide muriatique, qu’elle répandoit d’épaisses vapeurs blanches comme un acide concentré. C’est de cette liqueur que je devois retirer l’éther, s’il s’en étoit formé. Pour cela, je la saturai par un alcali qui y forma un précipité de matière huileuse, et je la distillai. Mais au lieu d’obtenir un véritable éther, je n’obtins qu’un liquide dont l’odeur étoit toute autre que celle de l’éther, dont la saveur étoit fraîche et analogue à celle de la menthe, et que je reconnus bientôt pour n’être autre chose que de l’alcool tenant en dissolution de l’huile dont j’ai déja parlé. On peut même en séparer l’huile par l’eau ; et si on dissout plus ou moins de matière huileuse dans l’alcool, on reforme un composé en tout semblable à ce prétendu liquide éthéré.

Nous pouvons donc dire que la liqueur provenant de la décomposition de l’alcool par l’acide muriatique oxigéné, ne contient point d’éther :