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des corps.

important de faire attention à l’évaporation des corps par le moyen de l’air, pour ne pas s’exposer à commettre des erreurs. Pour juger du degré de volatilité d’un corps peu volatil, on ne peut le faire que comparativement et en prenant pour indices les produits de sa volatilisation. Or si on ne fait pas attention à cette propriété des corps, de ne pouvoir s’évaporer au-dessous du degré de leur ébullition, quand ils sont enfermés dans des vases qui n’ont que peu ou point de communication avec l’air, tandis que le contraire a parfaitement lieu dans des circonstances semblables à l’air libre, on sera nécessairement conduit à regarder comme très-volatil dans un cas, un corps qui paroîtroit très-fixe dans un autre. Par exemple, le muriate de potasse et l’antimoine fument beaucoup quand ils sont rouges et exposés à l’air. On en concluroit donc, et avec raison, qu’à cette température ils se réduisent en vapeurs. Mais si on couvre légèrement les creusets dans lesquels ils sont enfermés, ils ne perdront pas sensiblement de leurs poids, et si on ne fait pas attention à la différence des circonstances, on en conclura au contraire qu’ils sont fixes.

Ce principe, que les vapeurs d’un corps