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sur la bile.

et de cette matière, d’où je la retirai en dissolvant le composé dans le vinaigre, en séparant ensuite le plomb par l’hydrogène sulfuré et en chassant l’acide par l’évaporation.

Après avoir préparé beaucoup de cette nouvelle substance, que j’appellerai dorénavant picromel, à cause de sa saveur, il étoit important, pour l’objet que je me proposois, d’en examiner l’action sur la résine de la bile. Je reconnus bientôt qu’elle en opéroit facilement la dissolution. Ensuite, voulant déterminer combien elle pouvoit en dissoudre, je réunis les circonstances les plus favorables pour rendre la combinaison prompte et complette. Je fis donc dissoudre le mélange des deux matières dans l’alcool, et ayant évaporé la liqueur, je traitai le résidu par l’eau ; je m’assurai, par ce moyen, que trois parties de picromel en dissolvoient à peine complettement une de résine, et qu’en prenant deux parties de picromel et une de résine, la dissolution qui s’opéroit dans très-peu d’eau, se troublait en y en ajoutant davantage. Ce nouveau résultat m’embarrassa quelque tems : il ne s’accordoit point entièrement avec les idées que je m’étois formées ; car présumant que la bile contenoit beaucoup de matière résineuse, et