Page:Mémoires du Baron Haussmann, tome 1.djvu/113

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

situé sur la rive droite, et dont il ne reste qu’une large allée d’arbres magnifiques, remontant jusqu’au village de Nazareth ; quelques pelouses, et des massifs de taillis garnissant le revers du plateau supérieur, livré à la culture.

Cet ancien pont, très bas, fut remplacé, pendant mon administration, par un pont moderne, d’une seule arche surbaissée, franchissant la Baïse au niveau le plus élevé qu’on put adopter, pour faire pénétrer en ville la nouvelle route venant directement d’Agen, et construit dans l’axe de la statue de Henri IV, érigée, sous la Restauration, aux frais du comte de Dijon, Député d’alors, au milieu de l’ancienne cour du château, dont une aile subsistait encore.

Voici le texte, un peu recherché, de la dédicace gravée sur le piédestal de cette statue, fort belle, du sculpteur Bosio, qui fut donné par l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres :

ALUMNO — MOX PATRI NOSTRO — HENRICO QUARTO.

Dans la Garenne, aujourd’hui promenade communale, on rencontre : d’abord, la fontaine, dite de Fleurette, dont l’eau délicieuse jaillit de la roche calcaire portant la colline, traverse l’allée, remplit un petit bassin rustique sis entre elle et la rivière, et se déverse dans celle-ci. Devant ce bassin, qui n’a pas un mètre de profondeur, on se demande comment Fleurette aurait pu s’y noyer. Mais, il existe, à Nérac, une chronique du temps, où l’on trouve, à sa date, cette mention laconique, mettant à néant la poétique légende qui mouilla les yeux de tant de personnes sensibles : « Aujourd’hui, est morte Fleurette, jardinière du Roi, âgée