Page:Mémoires du Baron Haussmann, tome 1.djvu/128

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réseau des grandes voies de communication, dans lequel mes chemins vicinaux, rendus praticables, viendraient s’encadrer. J’eus la satisfaction de voir commencer et terminer toutes les routes départementales classées, et conduire de Marmande à Casteijaloux, et au delà, jusqu’à moitié chemin de Houeillès, à Sainte-Pompogne, la route royale de Périgueux à Mont-de-Marsan, achevée depuis lors.

L’Ingénieur Ordinaire de mon arrondissement était M. Maillebiau, gendre de M. de Baudre, Inspecteur Général des Ponts et Chaussées. Bien des années après, pour le récompenser du concours actif qu’il m’avait prêté, je le fis placer, comme Ingénieur en Chef, à la tête du service des routes et chemins du département de la Seine, le plus envié dans son corps.

Je vis également s’accomplir, au compte de l’État, un travail très intéressant pour le commerce de Nérac : la prolongation, au-dessus de cette ville, jusqu’à Condom, de la canalisation de la Baïse, par la construction de nouveaux barrages éclusés, dont le premier, en amont de celui du moulin de Nérac, fut établi devant le village de Nazareth.

Une entreprise, bien moins importante et d’ordre purement communal, fut encore exécutée par les soins de l’Ingénieur Ordinaire de mon arrondissement. Elle avait pour objet le dessèchement des marais pestilentiels et fiévreux que formait l’Avance autour de Casteljaloux, et l’endiguement local de cette rivière. Il me fallut surmonter une très vive opposition des pêcheurs de tanches, d’anguilles, de brochetins et d’écrevisses. J’obtins, d’ailleurs, de l’État, une subvention que ren-