Page:Mémoires du Baron Haussmann, tome 1.djvu/129

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dait nécessaire le peu d’empressement du Conseil Municipal, à trouver, dans son budget, les ressources convenables.

Je suis obligé d’avouer que, pendant les travaux et la première mise en culture des terrains desséchés, les fièvres estivales, au lieu de diminuer d’intensité, devinrent plus malignes, ce que les opposants ne manquèrent pas de relever ; mais, bientôt, l’état sanitaire de la ville s’améliora beaucoup, et sa population fut approvisionnée de produits maraîchers abondants.

Je ne dois pas oublier de noter la construction de trois ponts suspendus, à péage, qui remplacèrent trois bacs, sur la Garonne : le premier, dès le commencement de mon administration, à Port-Sainte-Marie, sur la route royale de cette ville à Auch ; le second, à Marmande, sur la route royale de Périgueux à Mont-de-Marsan, et le troisième, à Port-de-Pascau, commune de Saint-Léger, sur la route départementale de Saint-Cosme à Houeillès, qui relie les villes d’Aiguillon et de Damazan. Le Gouvernement fit concession directe de ces entreprises, à des sociétés. J’eus donc seulement à surveiller, du côté de mon arrondissement, les travaux des ponts de Port-Sainte-Marie et de Port-de-Pascau. Celui de Marmande n’intéressait pas autant mes administrés.

Le pont de Port-Sainte-Marie, très hardi, très élégant, ne résista pas, d’abord, aux épreuves de réception : il fallut le rétablir dans de meilleures conditions de solidité.

La levée conduisant, de la rive gauche, au pont de Marmande, coupée par une inondation, dut être refaite et revêtue de perrés de défense.