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INSTRUCTION PRIMAIRE.

Il ne faudrait pas croire que les travaux publics prissent mon temps au point de me faire négliger les autres branches de l’administration. Je m’occupais de toutes, au contraire, avec la même sollicitude. Pas une des questions traitées dans mes bureaux n’échappait à mon examen personnel. Je consacrais les samedis, jours du marché de Nérac, à recevoir les Maires et les particuliers qui demandaient à m’entretenir. Toujours prêt à partir, j’allais me faire rendre compte, sur place, des affaires difficiles, et je les arrangeais, le plus souvent. On ne saurait croire à l’influence qu’un Sous-Préfet peut acquérir, par ce contact incessant avec ses administrés de toutes les opinions !

Aussi, quand la loi organique du 28 juin 1835, sur l’Instruction Primaire, vint me charger de nouveaux devoirs, me trouva-t-elle tout entraîné pour la campagne que sa première mise à exécution nécessitait.

Certes, je n’attendis pas cette loi pour m’intéresser au développement des écoles populaires. Malheureusement, les ressources me faisaient absolument défaut, et, malgré mon bon vouloir, je n’y pouvais rien : la plupart de mes communes étaient bien trop pauvres pour entretenir un instituteur. Mais, dès qu’en s’imposant trois centimes additionnels spéciaux au principal des quatre contributions directes, elles eurent le droit de faire supporter, d’abord, par le Département, et, au besoin, par l’État, la portion des dépenses de l’École Communale insuffisamment couverte par tout le produit, fort souvent très médiocres, de cette surimposition,