Page:Mémoires du Baron Haussmann, tome 1.djvu/152

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cier de son bon vouloir. On verra plus loin ce que je faisais alors. À l’Hôtel de Ville de Paris, j’accueillis volontiers plusieurs de ses recommandations.

La dernière fois que je la vis, — pendant la répétition générale d’une de ses pièces au Vaudeville, je crois, — elle était bien vieillie ; mais, elle avait toujours présent, comme, du reste, ses mémoires en font foi, son bon souvenir de la Sous-Préfecture de Nérac.

MON MARIAGE.

Il me tarde, on le comprend, de revenir à cette résidence, pour dire quelle fut l’issue des obsessions matrimoniales dont je m’y trouvais assailli.

Je m’étais lié fort intimement avec M. Henri de Laharpe, jeune Ministre du Saint-Évangile, habitant Bordeaux, où son père, riche négociant, d’origine suisse, s’était fixé jadis et marié. Mon ami, libre de son temps, en consacrait partie à l’étude, partie à la visite des églises protestantes où l’on désirait sa prédication.

Dans un de mes voyages à Bordeaux, pendant l’été de 1837, il voulut me présenter à sa famille, et l’accueil que je reçus dans ce milieu patriarcal, me toucha profondément. Sa sœur, très aimable, très gracieuse et même très jolie personne, avait, me confia-t-il, refusé successivement nombre de beaux partis, pour demeurer auprès de ses parents, inconsolables de la perte d’une autre fille. Aussi, l’agréable et sympathique impression que j’emportai de Mlle Octavie, — c’était son nom, — resta-telle dégagée de toute arrière-pensée. Il en fut de même, après deux visites que je fis à ses père et mère,