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tion de l’une et de l’autre à Nérac, lorsque survint la chute du Ministère de transaction du 12 mai 1839, dont M. Duchâtel faisait partie, et qu’on me renvoya de mes bureaux, par exprès, un pli du Ministère de l’Intérieur, contenant l’avis de ma nomination à la Sous-Préfecture de Saint-Girons (Ariège), par une ordonnance royale datée du 19.

M. Dumon, craignant une dissolution de la Chambre par le nouveau Ministère, encore inconnu, devait avoir pesé sur M. Duchâtel, au dernier moment, pour avoir, à Nérac, un Sous-Préfet à sa dévotion.

Je me hâte de consigner ici que, malgré tous ses efforts, M. Sylvain Dumon ne put contenir la réaction qui se fit dans l’arrondissement, après mon départ. Nérac ne se résigna jamais à considérer « l’Agenais », comme son Député : M. Duthil remplaça M. Barsalou, lors des élections générales de 1842.

Indigné de la manière dont M. Duchâtel s’acquittait de ses belles promesses, je n’hésitai pas à le témoigner dans ma réponse, terminée par ces lignes : — « S’il est d’usage qu’un Ministre démissionnaire se serve encore du pouvoir afin de récompenser in extremis des services particulièrement connus de lui, c’est la première fois que, dans ces conditions, un fonctionnaire déclaré méritant se voit frappé d’une véritable disgrâce ! »

Dans le Ministère du 1er mars 1840, constitué sous la présidence de M. Thiers, le portefeuille de l’Intérieur échut à M. le comte de Rémusat, doublé d’un Sous-Secrétaire d’État, M. Léon de Maleville, que je connais-