Page:Mémoires du Baron Haussmann, tome 1.djvu/165

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sais. Avant d’être Député de Tarn-et-Garonne, il avait occupé le poste de Secrétaire Général de la Préfecture de la Gironde, sous M. le comte de Preissac, son oncle, nommé Préfet à Bordeaux, lors de la révolution de 1830.

Je résolus d’aller à Paris, tandis que ma femme se rendrait à Nérac, avec une de ses cousines, pour faire notre démenagement.

AU MINISTÈRE DE L’INTÉRIEUR.

À Paris, je commençai mes démarches au Ministère par le bureau du Personnel, dont chef et sous-chef m’étaient bienveillants. Je les trouvai réunis. Ma façon, plus que vive, de prendre mon envoi de Nérac à Saint-Girons, les étonnait. Comment ! dès le soir de l’élection Barsalou, je me montre désireux de quitter Nérac, et, quand le Ministre, bienveillant à mon égard, mais impuissant à me tirer, de suite, d’une position difficile, fausse même, selon moi, profite d’une circonstance favorable pour le faire avant son départ, je me plains ! On m’avait donné Saint-Girons, comme autrefois Yssingeaux, en attendant mieux. On me réservait, en effet, Libourne, la plus forte Sous-Préfecture de la Gironde, qu’on savait être à ma convenance depuis mon mariage, et dont on prévoyait la vacance. Mais, Saint-Girons ne méritait pas mon dédain. Le général carliste Cabrera parcourait la Catalogne, à la tête d’une armée véritable, qui faisait subir aux troupes de la Reine d’Espagne des échecs inquiétants, et cette Sous-Préfecture de frontière en acquérait une grande importance. Il y fallait un titulaire vigilant, énergique, actif, pour rendre impos-