Page:Mémoires du Baron Haussmann, tome 1.djvu/183

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j’y pus contempler, sur un grand nombre de pas de portes, de petits oursons, jouant avec les enfants, familiers avec les chiens, avec les chats, et donnant une physionomie singulière à cette localité.

La mendicité même, avec simulation d’infirmités, ne se voit pas dédaignée, en tant que métier fructueux, par certains de ces montagnards. On m’a cité l’ancien Maire (fort à son aise) d’une grosse commune, qui s’était enrichi en l’exerçant dans les villes d’eaux, pendant la saison des bains. Comme une personne, qui l’avait reconnu, lui faisait honte de recourir, dans sa position, à la charité publique, il répondit : « Mais, Monsieur, ma position, voilà comment je l’ai gagnée ! »

RECHERCHES HYDROLOGIQUES.

L’arrondissement de Saint-Girons me fut un vaste champ pour mes études, sérieusement commencées depuis plusieurs années, sur l’intéressant sujet des eaux, considérées au point de vue de l’alimentation humaine. Un mémoire du Docteur Terme, de Lyon, touchant les divers moyens proposés pour doter cette ville, dont il était Maire et Député, d’un bon service d’eaux publiques, avait grandement éveillé mon attention, et je ne rencontrais jamais de cours d’eau, sans m’enquérir de la formation géologique du sol d’où leurs sources provenaient ; sans rechercher la composition chimique de l’eau de chacune, et sans observer son influence hygiénique sur les populations qui la buvaient.

Lorsque le Docteur Ferrus, Inspecteur Général du service des Aliénés, vint visiter l’Asile départemental de Saint-Lizier, dont je m’occupais beaucoup, il constata