Page:Mémoires du Baron Haussmann, tome 1.djvu/226

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geait en retour, autrefois, coupe la ville en deux bandes formant deux quartiers parallèles au fleuve : l’un, compris entre les prairies d’alluvion qui le bordent et le revers méridional de ce ravin ; l’autre, s’élevant, du revers septentrional, vers les hauteurs du Monteil. Le port actuel sépare la ville du massif de la citadelle, que tourne la route de Saintonge, en partant des quais, auxquels aboutit la jetée du débarcadère des bateaux à vapeur, pour prendre ensuite la direction du nord, par le faubourg de Paris. Suivant, d’aval en amont, le bord des alluvions du fleuve, un autre faubourg, le Bugeaud, habité surtout par les capitaines de navires et les marins, donne passage au chemin de Bourg.

Une rue nouvelle, destinée à mettre en communication les deux quartiers principaux, à travers le ravin, bordait le jardin de la Sous-Préfecture, qui dépassait la rivière, pour devenir potager au delà, sur une largeur égale à celle de l’habitation. En deçà, le jardin occupait une largeur double, et formait une manière de petit parc, coupé de gazons et de massifs assez bien plantés.

Quant à l’hôtel même, j’ai déjà dit qu’il avait de beaux, clairs et salubres sous-sols. Je dois ajouter qu’ils donnaient sur une sorte de petite cour dallée, encadrée par deux pavillons en retour, et qu’on franchissait par un perron à double révolution, descendant, du rez-de-chaussée-premier-étage, dans le jardin.

Une partie de ce rez-de-chaussée, du côté de l’est, avec une entrée à part sur la rue, était affectée aux bureaux. Mon cabinet se trouvait à la suite, dans le pavillon de ce côté. L’autre partie contenait une belle salle