Page:Mémoires du Baron Haussmann, tome 1.djvu/239

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gnon mourut, il institua, pour héritier, son neveu : M. le comte de Caumont-la-Force, issu du mariage d’une de ses sœurs avec le Duc de la Force, Pair de France. Ce neveu, devenu Duc de la Force, à son tour, fut Sénateur du second Empire.

Par cette institution, Mme la marquise de la Grange, unique sœur de M. le comte de Caumont, se trouvait déshéritée, aussi bien que M. le comte Molé. L’oubli des droits de l’auteur de la loi de 1807, au bon souvenir de son oncle, pouvait s’expliquer par la grande fortune qu’il possédait et par la situation, bien moins brillante, de l’héritier du grand nom de la Force, malgré son mariage avec la fille du comte de Celles, Sénateur belge (gendre de Mme de Genlis). L’omission de Mme la marquise de La Grange, encore moins riche que son frère, tenait sans doute à ce qu’elle n’avait aucun enfant à pourvoir.

Invoquant des circonstances, très curieuses, qui lui permettaient de revenir utilement, quoique bien tardivement, sur la dévolution entière, obtenue jadis par M. le marquis de Lamoignon, des propriétés de sa famille dans le Blayais, Mme de la Grange put le faire avec assez de bonheur pour contraindre son frère, en appel devant la Première Chambre de la Cour de Paris, présidée par M. le Premier Président baron Séguier, à lui délaisser, par transaction, la moitié des propriétés sur lesquelles ses revendications portaient.

La position de M. le marquis de La Grange, son mari, comme Député de l’arrondissement de Blaye, en reçut une force nouvelle, et M. le comte de Caumont-la-Force, possesseur de la résidence de Saint-Ciers-la-Lande, tenta vainement de lui disputer son siège aux élections de 1847.