Page:Mémoires du Baron Haussmann, tome 1.djvu/247

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Saintes à Saint-Ciers-la-Lande ; et puis, c’était tout. — La route de Bourg à Pugnac, prolongée, fut conduite à Saint-Savin, et, de là, par Donnezac, aux limites de l’arrondissement de Jonzac. Je fis ouvrir un magnifique chemin de Grande Communication entre Blaye et Bourg, par le faubourg du Bugeaud et le long des rives de la Gironde et de la Dordogne ; puis, de Bourg, jusqu’à Saint-André-de-Cubzac, où des communications régulières avec Libourne étaient assurées. Le chemin de Blaye à Saint-Savin, mené, d’abord, à Cavignac (autre relais de la grande route de Paris à Bordeaux), fut ensuite continué jusqu’à Guitres, chef-lieu de canton relié à Libourne. Un nouveau chemin de même ordre alla de Bourg à Étauliers, par les revers des plus fertiles coteaux de l’arrondissement. Enfin, j’en fis percer un autre, d’Étauliers à la limite de l’arrondissement de Jonzac, par les plateaux boisés de Marcillac.

Je ne mentionne pas les chemins de Petite Vicinalité, qui devinrent partout circulables pour les charrois, et rendirent facile, en toute saison, l’exportation des produits encombrants, et d’une valeur relativement médiocre, de ces pays essentiellement vinicoles et forestiers, par les routes et les chemins de grande communication.

Pas besoin de dire que, pour ceux-ci, je dus, comme à Nérac, me déplacer beaucoup et dépenser bien des paroles. Il était encore plus difficile, ici que là, de faire abandonner gratuitement, à la voie publique, des terrains encore plus productifs, et arracher des haies encore mieux tenues, pour élargir ou redresser les chemins, quelque désir qu’eussent les propriétaires de les voir mettre en bon état.