Page:Mémoires du Baron Haussmann, tome 1.djvu/284

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électeurs ne permettaient plus d’exiger le vote écrit, en séance, par chaque électeur, à son tour. — Les effets de ce changement sont incalculables.

Elles se firent, dans le plus grand calme, sur une liste de conciliation, laissant la plus large part à l’opinion conservatrice et donnant satisfaction à l’opinion républicaine modérée, qui passa dans l’ordre suivant : MM. de Lamartine ; Billaudel, ancien Ingénieur en Chef des Ponts et Chaussées, à Bordeaux, ancien Député ; Lubbert, Capitaine de Marine au Long Cours ; Richier, propriétaire ; Théodore Ducos, ancien Député ; Servières, membre du Conseil Général ; Lagarde, avocat ; Denjoy, ancien Sous-Préfet ; Simiot, membre du Conseil Municipal de Bordeaux ; Howyn de Tranchère, Hubert Delisle, propriétaires ; Aurélien de Sèze, avocat ; Amédée Larrieu, propriétaire du cru de Haut-Brion ; Clément Thomas, publiciste, et Feuihade-Chauvin, ancien Procureur Général à la Cour Royale de Bordeaux.

De ces quinze membres, deux seulement : MM. Simiot et Clément Thomas, étaient des républicains de la veille ; quatre : MM. Richier, Howyn de Tranchère, Aurélien de Sèze et Denjoy, des réactionnaires bien avérés. La plupart des neuf autres, conservateurs non douteux, acceptaient la République, sans le moindre enthousiasme, comme une nécessité du moment. Deux ou trois, au plus, anciens opposants dynastiques, s’y ralliaient sans arrière-pensée.

M. Billaudel, gendre et successeur de M. l’Ingénieur en Chef Deschamps, le constructeur du pont de Bordeaux, avait été nommé Maire de cette ville, après le 24 février, en remplacement de M. Duffour-Dubergier, démissionnaire. Élu Représentant, il fut remplacé lui-