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RICHESSES MINÉRALES. BEAUTÉS NATURELLES.
ANTIQUITÉS ROMAINES.

La constitution géologique du Var se montre des plus tourmentées. On y voit réunis, mais dans une sorte de confusion, sur beaucoup de points, toutes les roches qui témoignent des transformations successives du globe : terrains dits primitifs, de transition, secondaires, tertiaires, volcaniques, d’éboulis, d’alluvions, etc. Ce département, si divers, semble un immense muséum de minéralogie, où l’on peut recueillir des échantillons de la plupart des minéraux connus.

Le sol du littoral et des îles, mais, surtout, celui des montagnes des Maures et de l’Estérel, est, en général, granitique ou porphyrique ; on y rencontre, pourtant, des quartz, des grès bigarrés, le grès houiller, des schistes, du mica, des micaschistes, des gneiss, du feld-spath, du kaolin, du talc, de l’ocre jaune, — même de l’ocre rouge natif : rareté curieuse, au Plan de la Tour ; — et aussi, des traces de coulées volcaniques, savoir : aux montagnes de l’Averne et de la Madeleine, et à Cogolin, dans les Maures ; aux environs de Fréjus et de Sainte Raphaël, entre les montagnes du Muy et du Rouet, et au port d’Agay, dans l’Estérel. Près d’Ollioules, dans le pays schisteux compris entre Six-Fours et Bandols, on trouve des basaltes, des trachytes et même des laves poreuses (particulièrement, à la colline d’Evenos), en plus grande abondance que partout ailleurs. On en voit encore, çà et là, dans l’arrondissement de Grasse, à la Napoule, près d’Antibes, et jusqu’aux bords du Var. Presque tout le reste du département appartient à la formation