Page:Mémoires du Baron Haussmann, tome 1.djvu/329

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autorisation, comme Préfet, sinon, à des partages purs et simples ; du moins, à tout projet de les vendre ou de les amodier à long terme, par petits lots, à charge de rentes ou de redevances foncières au profit des communes, dont ces opérations amélioreraient les ressources, en même temps qu’elles rendraient accessible à tous la possession du sol, dans des conditions équitables.

Un rapport adressé, dès le 14 mars 1849, juste quarante jours après mon arrivée dans le Var, à M. Léon Faucher, sur la tournée de Tirage au Sort de la classe de 1848, dont j’avais voulu m’acquitter moi-même dans les onze cantons de l’arrondissement de Draguignan, contenait un exposé complet de cette question des biens communaux, et rapportait les termes précis de mes engagements vis-à-vis des populations rurales, à ce sujet. Le Ministre fut, ainsi que moi, très frappé, du parti que les socialistes savaient tirer de l’état des choses afin d’accroître le nombre des électeurs à leur dévotion, et m’écrivit, de sa main, pour me féliciter d’être entré de suite dans une voie qu’il jugeait excellente, et m’encourager à lutter contre les obstacles que j’y rencontrerais naturellement.

Je n’hésitai donc pas à faire campagne, pour ramener à des opinions politiques modérées les partisans du partage des communaux, en prenant l’initiative des actes propres à les satisfaire dans la juste mesure, et à profiter des réunions de conseils municipaux et des enquêtes qu’elles nécessitaient, pour me mettre directement en rapport avec mes administrés, comme au temps de mes croisades pour l’amélioration des chemins