Page:Mémoires du Baron Haussmann, tome 1.djvu/335

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de Draguignan. Je lui fis, plus tard, une situation meilleure à Paris.

Le Gouvernement remplaça le troisième Conseiller de Préfecture, demeuré seul en exercice, d’abord, par M. Piet, que, peu de temps après, il fit passer au Conseil de Préfecture de Loir-et-Cher, et ensuite, par M. Dard, jeune homme de bonne volonté, suffisamment capable, intelligent, actif, dont je n’eus qu’à me louer.

S’il jugea nécessaire de changer aussi les titulaires des trois Sous-Préfectures, il mit à le faire, pour Brignoles et Grasse, des hésitations et des lenteurs qui me causèrent de graves embarras.

Au contraire, le nouveau Sous-Préfet de Toulon, M. le baron Frossard, avait été nommé dès avant mon arrivée dans le département. À peine installé, le 5 février, je reçus sa visite. Il prit possession de son poste le 6 au matin, et le soir même, dut se transporter d’urgence à Hyères, avec le Procureur de la République et deux compagnies d’Infanterie, pour y réprimer de graves désordres, causés par un nouveau règlement des droits d’octroi de cette ville. Je lui tins compte de ce début énergique.

Bien qu’il fût Sous-Préfet depuis neuf ans déjà, ce n’était pas un administrateur de carrière : c’était un homme du monde, égaré, sur le tard, dans l’Administration Départementale, et chez qui le sens politique ne semblait guère plus développé que l’aptitude aux affaires proprement dites.

Officier d’État-Major de la Garde Nationale de Paris, il avait servi, comme volontaire, en Afrique, sous le Maréchal Bugeaud. Blessé, décoré, rentré en France, il