Page:Mémoires du Baron Haussmann, tome 1.djvu/344

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LA FORCE PUBLIQUE.

Mes meilleurs auxiliaires étaient les brigades de Gendarmerie, réparties en grand nombre dans le département. Et je n’eus pas seulement besoin de leur vigilance durant ma pénible administration : dans plusieurs circonstances, il me fallut en réunir plusieurs ; aujourd’hui, sur un point ; demain, sur un autre, et même au chef-lieu de département, pour prévenir ou réprimer de graves désordres, ne pouvant compter, hors de Toulon, sur l’appui de l’Autorité Militaire.

Un bataillon tenait garnison à Draguignan, lors de mon arrivée. Il en avait été retiré peu de temps après, par le général Carrelet, commandant la Division Militaire de Marseille, — avec qui je devais me retrouver, comme avec l’amiral Casy, Préfet Maritime, au Sénat de l’Empire, — sous le prétexte d’une difficulté survenue entre le Génie et la Ville chef-lieu, au sujet d’une caserne. Malgré mes réclamations, portées jusqu’au Gouvernement, je ne pus obtenir qu’on me rendît ce bataillon. En réalité, le général Carrelet ne possédait pas assez de troupes disponibles pour suffire à tout et partout. Je le reconnais : Marseille et Toulon devaient évidemment le préoccuper beaucoup plus que Draguignan. La sûreté de la frontière exigeait, d’ailleurs, le maintien d’une force importante à Antibes.

De temps en temps, il m’envoyait deux ou quatre compagnies ; mais elles disparaissaient lorsque j’en sentais le mieux l’utilité, comme plus nécessaires ailleurs.

Un jour de péril sérieux pour la Préfecture, devenue l’objectif des clubistes de Draguignan, parce que, une