tible de contribuer à l’avantage ou aux agrémens de la société, et toute son attention étoit dirigée alors vers les moyens de la multiplier et de la répandre. L’énumération complète de celles qu’il a données à la France excéderoit de beaucoup les bornes qui nous sont prescrites ; mais plusieurs de mes auditeurs peuvent se rappeler ce qu’étoient il y a soixante et cinquante ans nos bosquets, nos parterres, nos plantations, et remarquer ce qu’ils sont aujourd’hui. C’est du Jardin du Roi, pendant le temps de la grande activité de M. Thouin, que sont sorties ces fleurs si belles ou si suaves, qui ont donné au printemps des charmes nouveaux, les hortensia, les datura, les verbena triphylla, les banisteria, et ces fleurs tardives, les chrysanthemum, les dahlia, qui ont prêté à l’automne les couleurs du printemps, et ces beaux arbres qui ombragent et varient nos promenades, les robinias glutineux, les marronniers à fleurs rouges, les tilleuls argentés, et vingt autres espèces. Il en est sorti une multitude de variétés de beaux fruits, une quantité d’arbres forestiers. Le chêne à glands doux, le pin laricio ont surtout excité le zèle de M. Thouin, qui en a fait l’objet de Mémoires particuliers. On sait qu’autrefois le Jardin du Roi avoit donné le caffier à nos colonies. Sous M. Thouin, il leur a procuré la canne d’Otaïti, qui a augmenté d’un tiers le produit des sucreries, et surtout l’arbre à pain qui sera probablement pour le Nouveau-Monde un présent équivalent à celui de la pomme de terre, le plus beau de ceux qu’il a faits à l’ancien. M. de La Billardière avoit apporté cet arbre à Paris ; mais ce sont les instances et les directions de M. Thouin qui l’on fait réussir à Cayenne où il donne maintenant des fruits plus
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