Page:Mémoires du Muséum d'histoire naturelle - Volume 13.djvu/325

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retour, l’opinion ne l’écarté pas non plus des professions lu- cratives. Il paroît que le grand-père de M. Banks exerça la médecine dans le comté de Lincoln , et que les succès qu’il obtint dans son art lui donnèrent les moyens d’acquérir une assez grande fortune. Devenu dans sa province un homme d’une certaine importmce, il fut revêtu, en 17 36, des fonc- tions de shérifF, et siégea dans un ou deux parlemens, comme représentant de la ville de Péterborough. Joseph Banks, comme la plupart des jeunes Anglais nés dans l’aisance, après avoir été. confié pendant quelque temps aux soins d’un ecclésiastique, fut envoyé dans un collège. Ses parens choisirent d’abord celui d’Harrow, près de Londres, d’où ils le firent passer au célèbre collège de Christ, dans l’université d’Oxford; et son père étant mort en 1761, il entra dans le monde à dix-huit ans, maître de lui-même et de sa fortune. Ce pouvoit être un écueil dangereux pour un homme si jeune; mais dès-lors M. Banks n’étoit sensible qu’aux jouissances attachées aux travaux de l’esprit, et le seul usage qu’il fit de sa liberté, fut de s’y consacrer sans partage. Vers cette époque, l’histoire naturelle commençoit à se relever de l’humilité où des sciences plus hâtives l’avoient retenue; les tableaux éloquens de BufFon, les classifications ingénieuses de Linnaeus, offroient de l’attrait aux esprits les plus divers : on voyoit s’ouvrir sur les pas de ces hommes célèbres des routes neuves et pleines de charme, et c’étoit à leur suite que devoit naturellement s’engager un jeune homme qui ne se dévouoit aux sciences que pour son plaisir. M. Banks s’occupa donc de bonne heure d’étudier les pro