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Page:Mémoires du Muséum d'histoire naturelle - Volume 13.djvu/334

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qu’ils ne deviennent dans nos bois des gibiers aussi utiles que le daim ou le lapin, qui n’étoient pas non plus autrefois des animaux indigènes. Mais ce ne sont encore là que des ré- sultats peu importans en comparaison de la connoissance générale que ce voyage a commencé à nous donner de la mer Pacifique, de cette foule d’îles dont la nature l’a semée, et de cette création en quelque sorte toute spéciale dont elles sont peuplées. La Nouvelle-Hollande surtout, si l’on excepte l’homme et le chien, qui sans doute n’y sont arrivés que depuis peu , tant ils s’y trouvent encore dans un état misérable, la Nouvelle-Hollande, disons-nous, par sa nature vivante, ne ressemble pour ainsi dire en rien au reste du monde : ce sont d’autres animaux, souvent bizarres, parois- sant allier des formes qui se contrarient j des végétaux qui semblent destinés à renverser toutes nos règles, tous nos systèmes. Depuis une trentaine d’annés, les Anglais ont formé un établissement au milieu de ce continent, parmi cette nature presque aussi nouvelle pour l’Europe que le seroit celle d’une autre planète; ce que déjà il a fourni à la science est prodigieux : c’est un profit pour tous les peuples. Quant aux avantages qu’il donne, et qu’il donnera à la mé- tropole, il n’est pas de mon sujet de les développer en détail; mais chacun sent ce qu’une grande colonie européenne, dans une zone tempérée, dans un pays salubre et fertile, placée entre l’Asie et l’Amérique, et communiquant aussi aisément avec le Pérou cju’avec le Bengale , doit prendre nécessaire- ment d’importance commerciale, politique et militaire. Ce qui est certain c’est qu’avant peu d’années, soit qu’elle devienne indépendante ou qu’elle demeure sujette, elle aura multiplié