Page:Mémoires du Muséum d'histoire naturelle - Volume 13.djvu/339

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frais dans leur île des cargaisons de grains. Comme les per- sonnages que divinisoit l’ancienne mythologie, on auroit dit qu’il devenoit une Providence pour les lieux où une fois il avoit abordé. De retour de deux entreprises où il avoit donné des preuves si éclatantesde son amour désintéressé pour les sciences, M.Banks devoit naturellement trouver sa place dans les premiers rangs de ceux qui les cultivent. Dès long-temps membre de la So- ciété royale, il prit alors une grande part à son administration et à ses travaux. Sa maison , ouverte avec une hospitalité égale aux savans anglais et étrangers, devint elle-même une sorte d’académie : l’accueil du maître, le plaisir d’y voir réunisles amis pleins de mérite qu’il s’étoit faits; une bibliothèque riche et d’un usage commode, par la méthode qui avoit présidé à sa distribution ; des collections que l’on auroil vainement cher- chées même dans les établissemens publics, y attiroient les amis de l’étude. Nulle part un semblable point de réunion n’étoit plus précieux, on pourroit dire plus nécessaire, que dans un pays où les barrières qui séparent les conditions sont plus élevées qu’en tout autre, et où les hommes de rangs difFérens se rencontrent difficilement, si quelqu’un, pour les rapprocher, ne se met soi-même en quelque sorte hors de rang ou ne se fait un rang propre et extraordinaire. M. Banks est le premier qui ait eu le bon esprit de se donner ce genre honorable d’existence , et de créer ainsi une sorte d’institution dont l’utilité étoit si frappante, qu’elle fut promptement sanctionnée par le sentiment général; le choix que la Société royale fit de lui, quelques années après, pour son président, donna à cette sanction toute l’authenticité