Page:Mémoires du Muséum d'histoire naturelle - Volume 8.djvu/515

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ges, et en très-petit nombre, antérieurs au siècle d’Aristote et d’Alexandre. Il paroîtroit, d’après le texte hébreu d’un passage du Lévitique, que ces animaux y sont désignés sous la dénomination collective de reptiles-oiseaux, reptile-volucris. De la défense d’en manger, qui avoit été prescrite aux Juifs par leur législateur, étoient exceptées les espèces qui, comme les locusta, les bruchus, les attacus, les ophiomachus, ont les pieds postérieurs plus longs et propres pour le saut (Levit., chap. XI, vers. 21 et 22). Ce passage ne convient qu’à des orthoptères des genres criquet, sauterelle, grillon et truxale. En le comparant avec d’autres de l’Exode (cap. X, vers. 4 et suiv.) où il est parlé des locusta, il me paroît certain qu’il s’agit ici de nos acrydiuam ou criquets, insectes dont quelques espèces, émigrant par troupes innombrables, convertissent bientôt en déserts les lieux les plus riches en végétation où ils se fixent. Un profond critique, correspondant de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, M. Miot, a partagé et développé l’opinion où j’étois que ces mêmes insectes sont les serpens ailés dont il est parlé dans Hérodote. J’expliquerai ce passage lorsque je traiterai spécialement de ces orthoptères. Un autre insecte, pareillement signalé comme un fléau, dans ce premier âge de la science, est celui qui est indiqué dans l’Exode (chap. VIII) comme l’objet de l’une des plaies (la quatrième) dont Dieu, par le ministère de Moïse, frappa l’Egypte : c’est le sciniphes de la Vulgate. Des traducteurs ont cru qu’il étoit ici question du pou ordinaire de l’homme. Mais la connoissance des lieux où se trouvoient alors les Hébreux, et les Egyptiens auxquels ils étoient assujétis, les inductions que l’on peut tirer d’un passage d’Horus Apollo relatif à une