Page:Mémoires du Muséum d'histoire naturelle - Volume 8.djvu/516

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figure hiéroglyphique désignant une grande abondance de diptères du genre culex ou cousin, nous autorisent à présumer que ces insectes ou les simulies, autre genre de la même famille, sont les sciniphes mentionnés dans ce passage. Parmi les insectes dont l’homme sut, dès la plus haute antiquité, s’approprier les travaux, nous remarquerons le ver à soie et l’abeille domestique. Selon les historiens de la Chine, la culture du ver à soie auroit été introduite dans cet empire par l’un de ses premiers monarques, et s’éleveroit ainsi au-delà des temps anté-diluviens. Nous voyons encore que Moïse promet aux Hébreux de les conduire dans une terre où coule le lait et le miel. Mais si l’on veut compléter la réunion de ces foibles élémens de l’entomologie primitive, c’est à des monumens antiques échappés aux ravages du temps, tels que des médailles, des pierres précieuses, des sculptures de temples, de colonnes, etc., qu’il faut recourir.

L’un des animaux qui sous des rapports religieux jouissoit chez les Egyptiens de la plus haute faveur est le scarabée sacré de Linnæus. « Les habitudes de quelques-uns de ces insectes appelés cantharoi par les Grecs et scarabæi par les Latins, fixèrent l’attention des Egyptiens. Messagers du printemps, annonçant par leur reproduction le renouvellement de la nature, singuliers par cet instinct qui leur apprend à réunir les molécules de divers excréméns en manière de corps sphériques, et qui doivent renfermer les germes de leur race ; occupés sans cesse, comme le Sisyphe de la mythologie, à faire rouler ces corps ; distingués des autres insectes par quelques formes particulières, ces animaux parurent offrir aux prêtres égyptiens l’emblême des travaux d’Osiris ou du soleil ;