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neutralité de la belgique

6° Possibilité de pousser en avant le dispositif de débarquement de la 6e armée (armée de réserve, dite armée de Paris), de façon à pousser jusqu'à la Meuse la tête de cantonnements de concentration. Remplacement de la division hâtive du 2e corps d'armée envoyée dans la région de Stenay par une division de l'un des corps d'armée qui constituaient l'armée de Paris ;

7° Possibilité de rapprocher de la frontière belge les débarquements de la 5e armée, dite armée d'Amiens, et de prévoir le transport de la région Givet-Fumay d'une division hâtive fournie par un corps d'armée de cette armée ; modifications que ce déplacement de l'armée d'Amiens entraînerait pour le débarquement des trois divisions de cavalerie qui devaient opérer de ce côté ;

8° Possibilité d'organiser une variante qui, décidée avant le commencement de la période des transports de concentration, permettrait de débarquer au nord de la ligne Paris-Avricourt deux ou trois corps d'armée dont le débarquement était normalement prévu au sud de cette ligne (par exemple, les deux corps d'armée constituant la 2e armée (armée de Fontainebleau) et un des corps d'armée de l'armée de Dijon).


Ces directives étaient basées sur les considérations suivantes :

Tout d'abord, on pouvait admettre comme sûr que les deux belligérants se rassembleraient face à face, à quelques marches de distance : de grands chocs succéderaient donc immédiatement à la concentration, et se produiraient vraisemblablement dans le voisinage de la frontière commune. Or, les théories que nous savions en honneur chez les Allemands ne pouvaient nous laisser de doute : nous savions qu'ils chercheraient par une offensive sans merci à atteindre leur but de guerre, c'est-à-dire la destruction de nos forces. Nous savions donc qu'a leur concentration succéderait immédiatement une attaque générale.

D'autre part, en raison de la puissance du matériel mis en oeuvre et des effets moraux qu'on en pouvait escompter, il semblait que ces premiers chocs seraient brefs et qu'un décision serait promptement obtenue. Il s'agissait donc de hâter autant que possible la réunion de nos forces pour