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CHAPITRE X


Le plan XVII. — La mise sur pied du plan.


Après avoir dit sous quel aspect j'envisageais le problème qui m'était posé et de quelle manière il me semblait logique de le résoudre, il convient maintenant d'expliquer comment, du domaine de l'étude, ces projets sont passés dans celui de la réalisation.

A l'automne 1912, alors que la refonte complète du plan me paraissait de plus en plus impérieuse, j'étais obligé d'y surseoir : en effet, le plan qui était à l'étude faisait état des lois organiques soumises au Parlement, et tant que nous ne serions pas assurés qu'elles seraient acceptées par lui, il était impossible de bâtir quelque chose de définitif.

C'est dans ces conditions que, le 24 octobre, je remis à M. Millerand, ministre de la Guerre, une note faisait ressortir la nécessité urgente d'une refonte du plan de concentration, et comme conséquence, la nécessité urgente d'activer le vote des lois des cadres soumises aux Chambres. Dans cette note, j'exposais que le plan XVI mis en vigueur le 1er mars 1909 correspondait à une situation extérieure et à des projets d'opérations qui ne répondaient plus aux conditions présentes. Il y avait à relever dans ce plan la complexité des mouvements par voies ferrées des 14e et 15e corps d'armée préparées à la fois vers le Nord-Est et vers les Alpes, la trop grande rigidité des courants de transports, l'organisation d'une armée de manœuvre destinée à se porter par voie de terre vers l'une des ailes du