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la mise sur pied du plan xvii

En ce qui concerne l'aéronautique, des éléments de cette arme nouvelle devaient être représentés, à partir du printemps 1914, par 13 dirigeables, 20 escadrilles de 6 avions réparties entre les armées. Des études étaient en cours en vue de l'organisation de sections d'avions légers pour les divisions de cavalerie et l'artillerie des corps d'armée. On prévoyait en outre des sections d'avions équipés pour l'attaque des dirigeables ennemis et le lancement d'explosifs et de mitraille.

Les divisions territoriales étaient destinées à la défense de Paris, des côtés, du front sud-ouest, etc...; elles devaient comprendre 12 bataillons, 3 ou 6 batteries, et 2 ou 4 escadrons.

Les garnisons des places fortes étaient constituées jusqu'alors par des régiments actifs. Le nouveau plan prévoyait l'outillage en moyens de transport des 24 bataillons formant les régiments 164 à 173 affectés aux quatre grandes places, de façon qu'ils puissent, le plus tôt possible, participer aux opérations de campagne, aussitôt qu'ils auraient été remplacés par des unités de réserve ou de territoriale.

Le plan de protection de l'Afrique du Nord comprenait :

1° La constitution de garnisons de sûreté sur la côte de Bizerte, Alger et Oran ;

2° Des colonnes mobiles pour renforcer les points de la côté menacés et réprimer les insurrections de l'intérieur ;

3° Des garnisons territoriales dans les garnisons du temps de paix ;

4° La protection des centres de colonisation devait être assurée par les territoriaux qui y étaient domiciliés.

Ces mesures de sécurité étant prises, il était possible de prélever sur l'ensemble de nos troupes d'Afrique, au profit du théâtre du Nord-Est, les 37e et 38e divisions à 16 bataillons.

Au Maroc, il semblait nécessaire de laisser sur place toutes les troupes du corps expéditionnaire jusqu'à leur relève par des troupes noires.

Pour le régime des lignes de communication, il était essentiel que le général en chef pût, en toute liberté, modifier le groupement de ses forces au profit de la manœuvre. Comme j'ai déjà eu l'occasion de le dire, le chemin de fer est au premier chef l'instrument stratégique. Or, l'organisation prévue par le plan XVI manquait de souplesse. Le plan XVII se proposait donc de conserver en fin de concentration toutes les lignes de transport, en ne conservant qu'un certain nombre de gares