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Page:Mémoires du maréchal Joffre (1910-1917) T.1.pdf/207

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plan de renseignements

comme représentant des étapes nettement tranchées dans la recherche des informations.


Période de tension politique. Les informations essentielles à rechercher et qui ne peuvent être demandées qu'au Service spécial sont les suivantes :

Les Allemands se livrent-ils à des préparatifs de guerre vis-à-vis de nous, de nos alliés (Russie) ou des pays neutres (Belgique, Suisse, Danemark) ?

Y'a-t-il, par contre, des préparatifs de la part des Belges, des Suisses, des Danois ?

Les Allemands organisent-ils contre nous une attaque brusquée avec leurs troupes de couverture, et quelle est la direction probable de cette attaque ?

Le document énumérait ensuite le détail des diverses mesures qui pourraient être relevées comme indices de ces préparatifs : suppression des permissions, achats de denrées, mouvements de troupes, restrictions à la liberté de circulation internationale, avis à la presse, etc... En particulier, en ce qui concernait les préparatifs que pouvait faire l'Allemagne contre les pays neutres, la note disait : "Il importe de savoir si les Allemands préparent une offensive brusquée dans la direction de Bâle, de Liége, de l'île de Fionie, en vue de se rendre maîtres des détroits qui séparent la Baltique de la mer du Nord."


Période de couverture. Les renseignements essentiels à rechercher sont les suivants :

A notre aile gauche, les Allemands violent-ils ou s'apprêtent-ils à violer les frontières du Luxembourg et surtout de la Belgique ? En quels points ? Avec quelles forces ?

Sur le front, les Allemands préparent-ils une attaque brusquée avec leurs troupes de couverture appuyées par des divisions hâtives, et dans quelle direction ?

A notre aile droite, quelle obstables : troupes, fortifications, rencontrerait une offensive française en Haute-Alsace et dans les Vosges entre la Schlucht et le Donon ?

Au sujet de la violation du Luxembourg et de la Belgique, le document s'exprimait ainsi : "La violation de la frontière du Luxembourg et surtout de la frontière belge par une troupe allemande de quelque effectif qu'elle soit, doit pouvoir être signalée d'extrême urgence au général en chef, au commandant du corps de cavalerie et au commandant de la 5e armée." Les indices qui permettent d'éventer